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Soins et prise en charge adaptée
Sommaire de la page :
- DÉPISTAGE DE LA DÉNUTRITION DES 70 ANS
- LE G8 : TEST DE DÉPISTAGE DE LA FRAGILITÉ ET PLUS ENCORE…
- ÉVALUATION GÉRIATRIQUE PERSONNALISÉE (EGP)
- LE SUIVI DES PATIENTS APRÈS L’EGP INITIALE
- TÉLÉSURVEILLANCE
- TRAITEMENTS CIBLÉS ET BIOMARQUEURS TUMORAUX
dépistage de la dénutrition dès 70 ans
La dénutrition est fréquente chez les sujets âgés atteints de cancer et constitue un problème de santé publique. Indépendamment du type de cancer, la dénutrition augmente le risque de complications post-traitement (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie), assombrit le pronostic fonctionnel et vital et altère la qualité de vie.
Comme rappelé dans le volet régional de la stratégie décennale cancer, elle doit être prise en compte de façon précoce pour en combattre le mauvais pronostic.
L’outil régional de dépistage de la dénutrition est téléchargeable et accessible dans le DCC (fiche RCP commune et documents du dossier patient).
En pratique :
- Le dépistage de la dénutrition doit être réalisé de façon spécifique chez tous les patients de 70 ans et plus atteints de cancer le plus précocement possible.
- Il peut être ré-évalué à différents moments du parcours de soins pour ajuster la prise en charge nutritionnelle.
- Le questionnaire régional est l’outil essentiel du diagnostic. Il doit être renseigné dans le DCC, ou transcrit dans celui-ci s’il a été réalisé en version papier.
- En présence du patient, 5 éléments sont à renseigner qui permettent de dépister la dénutrition :
- la perte de poids
- le poids et la taille pour l’IMC
- le tour de mollet et les 5 levers de chaise pour la sarcopénie
- En cas de dénutrition, il convient de :
- identifier la gravité en recherchant les critères de sévérité
- mettre en place au plus tôt des mesures nutritionnelles adaptées et un suivi approprié régulier.
Le g8 : test de dépistage de la fragilité et plus encore…
La prise en soins spécifiques guidée par les éléments de fragilité des patients âgés atteints de cancer a démontré, dans 4 essais contrôlés récents, son impact positif sur la qualité de vie et la tolérance des traitements oncologiques sans perte d’efficacité de ceux-ci (Qian et coll, Mohile et coll, Soo et coll, Li et coll). L’impact sur la survie fait actuellement l’objet d’un essai multicentrique spécifique en France (essai PREPARE).
Dépister la fragilité est donc un impératif majeur en oncogériatrie pour que l’évaluation gériatrique personnalisée (EGP) et les propositions des gériatres guidées par l’EGP puissent être mises en œuvre parallèlement à la prise en soins oncologique.
Le test G8 est un questionnaire de dépistage de la fragilité simple, en 8 points, qui a été validé en France en population (Soubeyran et coll). Un score inférieur ou égal à 14 évoque une fragilité qui peut conduire à une EGP. De réalisation facile, il est disponible en version papier ou informatique dans le DCC et sa pratique systématique en oncologie pour tout patient de 75 ans et plus atteint de cancer est recommandée par l’INCa et la SoFOG.
Au-delà de sa capacité à dépister la fragilité le test G8 a montré d’autre part sa valeur pronostique en termes de survie et de risque de complications des traitements comme l’ont montré de nombreuses publications rapportées dans l’analyse de la littérature publiée en 2019 (Vanwalree et coll). Plus récemment on peut également citer à titre d’exemples le risque de déclin fonctionnel rapide (Chakiba et coll), le déclin fonctionnel et la diminution de survie chez des patients en chimiothérapie palliative pour tumeurs digestives (Jespersen et coll), la survie dans le cancer du poumon (Agemi), la survie et le risque de complications dans les tumeurs ORL (Ishii et coll, Pottel et coll), la toxicité de la chimiothérapie dans les lymphomes (Oiwa et coll), le risque de réhospitalisations et de décès des patients sous immunothérapie (Gomes et coll) ou encore le risque de complications post-opératoires dans le cancer colorectal (Bessems et coll).
En résumé l’utilisation systématique du G8 chez tout patient âgé atteint de cancer permet non seulement de dépister les patients fragiles relevant d’une prise en charge conjointe oncologique et gériatrique avec ses conséquences d’amélioration de qualité de vie et de tolérance des traitements mais aussi de prédire la survie et les risques de toxicité des traitements et de complications post-opératoires qui peuvent modifier la mise en œuvre de ces traitements (Beukers et coll, Scheepers et coll). Le G8 apparait donc désormais comme le marqueur incontournable d’une prise en charge de qualité des patients âgés atteints de cancer.
E Dorval, V Dardaine, C Sauger et E Marie. Antenne d’OncoGériatrie du Centre Val de Loire.
Documents à télécharger
Parcours des patients âgés atteints de cancer et place de l’oncogériatrie
Évaluation gériatrique personnalisée (EGP)
La consultation avec le gériatre, souvent nommée consultation oncogériatrique, consiste à réaliser une évaluation gérontologique globale du patient ou évaluation gériatrique personnalisée (EGP).
Cette EGP, qui fait appel à des outils validés (échelles, questionnaires, scores…), permet de décrire le patient âgé sous toutes ses dimensions : médicale, fonctionnelle, psychologique et sociale.
Elle permet ainsi d’identifier les fragilités éventuelles et de déterminer le profil de vieillissement du patient.
A l’issue de cette évaluation globale, des propositions et/ou recommandations préventives et/ou curatives sont données sous forme d’un plan de soins personnalisé qui est adressé au médecin référent et au médecin traitant.
Le suivi des patients après l’EGP initiale
Les fragilités des patients âgés peuvent nécessiter un accompagnement particulier après l’EGP initiale. En fonction des besoins, un suivi peut être proposé pour ré-évaluer l’état de santé global du patient, évaluer le suivi des recommandations initiales (éventuellement les adapter) ainsi que la tolérance au traitement en cours afin d’éviter des complications ou d’éventuelles hospitalisations non programmées.
Ce suivi est proposé par l’équipe de gériatrie (gériatre et/ou infirmière). Il peut être réalisé selon différentes modalités (appel téléphonique ou consultation), dans un délai et à une fréquence déterminée selon l’état de santé du patient.
Télésurveillance
L’AOG a lu pour vous
Les PROM’S
Les PROs (en anglais Patient Reported Outcome) sont tous les éléments de santé (symptômes, état fonctionnel, bien être psychologique et émotionnel) rapportés par un patient concernant sa santé en dehors de toute interprétation médicale.
Les PROMs sont les instruments (le plus souvent numériques) permettant le recueil de ces données.
Leur utilisation se développe et est en passe d’être incontournable en phase active des traitements du cancer ou elle a montré un impact positif en terme de
- Communication
- Satisfaction
- Adhérence au traitement
- Contrôle des symptômes
- Qualité de vie
- Hospitalisation urgente, re hospitalisation
- Survie.
Elle est également recommandée dans la recherche de la récidive des cancers pulmonaires et à discuter pour les autres cancers pour le suivi des symptômes persistants, la recherche d’apparition de nouveaux symptômes, le suivi au long cours pour la communication, les toxicités tardives ou les séquelles nécessitant des soins de support ou encore la fin de vie.
Le choix du PROM doit se porter sur un système qui a fait la preuve de son utilité et être éligible à une prise en charge financière par l’assurance maladie.
L’utilisation des PROMs ne peut se concevoir que dans le cadre d’un projet d’équipe incluant l’ensemble du personnel médical et para médical. Ce projet tient compte des barrières ou freins propres à l’établissement de santé et/ou aux patients, des besoins réels de l’établissement et des patients et des modalités d’utilisation du PROM. Il doit inclure la formation des professionnels qui collectent et interprètent les données, prévoir l’organisation du circuit de ces données ainsi que le rôle et les responsabilités des personnels (préférentiellement IDE ou IPA) dans la collection et l’interprétation des données et des interventions qui en découlent.
Pour en savoir plus consultez les recommandations 2022 de l’ESMO : Annals of Oncology : https://doi.org/10.1016/j.annonc.2022.04.007
étude régionale FASTOCH
Retrouvez plus d’informations sur l’étude régionale de faisabilité de la télésurveillance chez les patients âgés.
TRAITEMENTS CIBLÉS ET BIOMARQUEURS TUMORAUX
Les gériatres du réseau d’oncogériatrie ont manifesté leur intérêt d’avoir à disposition un lexique des traitements ciblés en fonction des biomarqueurs tumoraux.
L’objectif est d’adapter les recommandations gériatriques aux fragilités des patients en tenant compte des effets secondaires possibles liés à ces nouveaux anticancéreux.
Cet outil, réalisé par l’OMéDIT Centre-Val de Loire en 2016, a été actualisé en juin 2021 et sera mis à jour annuellement.
Dernière mise à jour : 29 novembre 2023